Cours d'Appel et Associations de médiateurs : des visions différentes de la médiation !

Publié le par Claude Borghetto

A l'heure où les Cours d 'Appel rendent leurs décisions concernant les admissions sur les listes de médiateurs ( Lyon a donné la sienne , Riom est en attente de publication) , il est intéressant de constater les différences entre les Cours d'Appel et les Associations de médiateurs .

La lecture des listes de  Cour d 'Appel révèle une approche professionnelle : vous existez en tant que médiateur  visiblement par ce que les magistrats considèrent comme votre activité principale , c'est à dire votre métier. Vous êtes donc coach , avocat ou huissier  et si vous êtes retraité , on le mentionne. A côté du nom du médiateur , vous trouvez donc son métier d'origine. Ce qui laisse supposer que médiateur n'est pas un métier mais une simple activité accessoire.

Diplôme en vue ? Aucun . Je dis bien aucun .

Aucun diplôme en médiation n'apparaît sur les listes de médiateurs des Cours d'Appel. La  reconnaissance dans l'activité de médiation se fait donc par le métier d'origine  et non par la formation en médiation. Le justiciable n'ayant pas accès au dossier du médiateur , il n'a aucune idée de son niveau d'expertise en médiation , seulement de son métier d'origine.Ajoutez à cela une opacité totale sur les critères retenus par les Commissions , les membres  et la Présidence  de la Commission etc....

Côté association de médiateurs , la logique n'est pas la même voire à l'opposé.

Vous existez par la durée et la qualité de votre formation en médiation. En conséquence , les diplômes en médiation apparaissent systématiquement , même s'ils sont obligatoires à l'entrée . La médiation étant ouverte à tous , que vous soyez coach , avocat ou architecte n'a (évidemment)  aucun impact.Le métier d'origine n'apparaît  pas ( sauf si le médiateur y tient absolument) , ce qui est logique  , puisqu'on considère que médiateur est un métier en soi.

Cette approche d'ouverture maximale s'inscrit dans la tradition de la médiation : celle - ci n'est réservée à personne , elle est ouverte à tous. Que vous soyez pâtissier , infirmier ou architecte , vous pouvez naturellement être médiateur. 

Cette différence fondamentale d'approche de la médiation mais aussi  de ce que l'on considère comme étant  l'expertise des médiateurs , entre les Cours et les associations,  est au coeur de l'incompréhension  actuelle qui règne entre médiateurs et Cours d'Appel.

Un médiateur est légitime quand il a reçu une formation suffisamment longue et validée par ses pairs et donc évaluée en tant que telle.

Un médiateur ne devient donc pas légitime par sa seule activité professionnelle d'origine.

Et que dire des jeunes étudiants sortant  directement d'un Master Médiation : on met quoi à côté de leurs noms ? Néant ? Ils ont pourtant la plus forte expertise en médiation ( près de 1000 heures de formation au compteur) qui existe actuellement sur le marché. 

Que dire ( aussi) des responsables de formation universitaire dont je fais partie , et auxquels , chers amis magistrats , vous donnez de grosses migraines ?

Que dire enfin des médiateurs validés en Cours d'appel et refusés en associations de médiateurs pour niveau insuffisant ?

Tant qu'il n'y aura pas une concertation sérieuse et étroite entre les Cours d'Appel , les associations de médiateurs et les responsables de formation en médiation , la médiation n'avancera pas.

Vous avez un ver dans le fruit : vous laissez pourrir la pomme? Réfléchissez bien. 

Comparaison intéressante dans la présentation des médiateurs

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