Ces livres qui nous font du bien : "Du bonheur" de Frédéric Lenoir

Publié le par Claude Borghetto

Es-tu heureux ? ai-je demandé à Actumediation .

Bien sûr ! me répondit-il aussi sec . On est arrivé en quart de finale de la Coupe du Monde de rugby !

Actumediation voue une adoration sans limite à son club de rugby , l'ASM et il suit attentivement la Coupe du monde de rugby,  of course.

- Mais , ai-je ajouté , tu ne regrettes rien?

- Heu....Je vois pas ....me dit Actu, perplexe.

- Ben , c'est seulement un quart....La demie- finale ou mieux la finale , c'est quand même autre chose , non ? ai-je tenté....à petits pas.

- Tu rigoles ! , m'a dit Actu avec un grand sourire. Je suis heu-reux ! Tu peux même pas savoir !

J'ai contemplé mon p'tit bloguinet et je me suis dit que je n'avais pas raté son éducation si j'en crois ce que Frédéric Lenoir nous livre dans son livre sur le bonheur !

 

J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant , nous a murmuré à l'oreille Jacques ( Prévert).

Et oui....

Les quêtes incessantes  et individuelles de bonheur et de réalisation de soi en Occident se sont accompagnées de pertes de sens et de repères collectifs , nous rappelle Frédéric Lenoir.

S'émouvoir , c'est se mouvoir : on a envie de ressentir des émotions agréables et donc on est motivé pour agir. Le plaisir est important : dans la vie biologique , psychologique , affective et même intellectuelle.

Donner du sens à sa vie : être heureux, c'est, paraît-il , apprendre à choisir. Mais quid du sens ? Construire sa vie , nous explique Frédéric,  c'est l'orienter , lui donner un but , une direction.

L'être humain est fondamentalement mû par la quête de sens.

Mais alors , être heureux , cela veut dire quoi ? me demande Actu.

Hé bien , être heureux , c'est, bien sûr, avoir une vie agréable mais aussi lui donner une signification. Donc être heureux , c'est tout un travail intérieur qui permet de s'améliorer , de panser les blessures du passé , de transformer ou dépasser les croyances qui rendraient malheureux .

C'est aussi se donner le droit de s'accomplir pleinement sur tous les plans.

 

Et puis , nous dit Sénèque : tu ne seras jamais heureux tant que tu seras torturé par un plus heureux !  Jalousie traîtresse qui nous enlève un morceau de bonheur , grrr....

Gagner au loto , un rêve?

Oui pour Jules Renard  qui clamait " Si l'argent ne fait pas le bonheur , rendez-le ! "

Et pourtant à voir le nombre de riches malheureux , rien n'apparaît simple ....

Les neurotransmetteurs sont perturbés par une alimentation déséquilibrée , des débordements émotionnels ou le manque de sommeil !

Plus nous sommes conscients de nos expériences positives , plus notre plaisir et notre bien - être augmente .

 

Que ceux qui n'ont jamais ruminé lèvent le doigt !!

Le danger absolu , c'est évidemment la rumination mentale .

Il faut apprendre à vivre  dans l'attention au moment présent , être attentif à ce que l'on fait dans le moment PRESENT.

Pourtant , nombreux sont les enfants qui ont des difficultés d'attention, nerveux , hyperactifs ! Sollicités sans relâche par des stimuli extérieurs comme l'école , la télé, les ordis, les jeux vidéos interactifs etc...etc....Aie aie aie.....

Or , il faut de la place , du temps, pour construire son intériorité.

Attention à ne pas inhiber l'élan créateur de l'enfant qui l'empêche de se dire , de s'exprimer , d'innover ...Attention à ne pas finir étouffé et asséché....

Mais alors , il ne faut rien faire ?  s'est étonné Actu.

Oui , il faut le dire et l'assumer : l'inactivité est importante , le silence , l'écoute de la musique , la contemplation de la nature ou l'art. Il faut relâcher son mental pour trouver une solution aux problèmes.

Il est important de rappeler ce qui relève d'ailleurs du bon sens :  le vagabondage de l'esprit,  dans la pensée , rend malheureux quand on y puise des souvenirs négatifs, des remords ou des regrets. Et évidemment le bonheur d'y retrouver des moments heureux ! On vous laisse relire Proust , A la recherche ...tranquillement ! 

J'ai une question !  me dit Actumediation  ( très) intéressé. Quel est le lien entre nos affects et nos croyances ?

Au lieu de dire " Je suis en colère ! " , pensons à dire " Tiens , une colère arrive....comme un orage arrive.... : la distanciation permet une meilleure maîtrise de la vie émotionnelle.

Ces livres qui nous font du bien : "Du bonheur" de Frédéric Lenoir

Certains peuples sont plus optimistes que d'autres ( par exemple les Américains) ou d'autres sont plus heureux comme les danois  et leur fameux Hygge alors que les Français sont réputés figurer parmi les plus pessimistes au monde ! Et puis , il faut aussi signaler le rôle  important et anxiogène des médias avec des titres permanents sur ce qui ne va pas. Ah ! Les Gilets jaunes.....Ouille....

Les psys vous expliqueront que quand un drame arrive ( accident , maladie ou les 2 ! ) , on s'aperçoit qu'on est malheureux dans un 1er temps puis le goût de vivre revient et au bout de 2 ans en moyenne , on a retrouvé le "point fixe" ; c'est à dire la constante de bonheur d'avant le drame.

Le travail sur soi constituera évidemment à augmenter le point fixe de satisfaction pour avoir un bonheur plus profond et durable . Concrètement , la capacité d'être heureux  se fait par "paliers".

 

Attention ! Il n'y a pas de vrai bonheur possible sans amitié , comme Aristote nous le rappelait  avec son "amour d'amitié" , la présence d'un être avec lequel on aime faire "oeuvre commune".

Est ce qu'il y a des limites ? me demande alors Actu.

Bien sûr ! il ne faut pas être malheureux  à vouloir donner plus qu'on ne peut le faire . Montaigne le rappelait  : l'esprit de sacrifice des chrétiens n'est pas bon !

Mais en oeuvrant au bonheur des autres , on fait aussi le sien , c'est à dire qu'il y a un lien entre bonheur et altruisme .

Frédéric Lenoir n'est pas le seul à nous le rappeler ...

Les gens les plus heureux sont les plus ouverts aux autres. Le fait de s'intéresser à autrui réduit l'égocentrisme , cause principale du malheur .

"Il y a plus de joie à donner qu'à recevoir" . Apôtre Paul , non ?

Alors question : le bonheur serait-il contagieux ? Le bonheur est , paraît-il , une onde de choc. Mais le malheur aussi , ouille !

Redonnons du sens à notre vie personnelle ! Les personnes qui font un travail intérieur sont aussi celles qui sont engagées dans des associations humanitaires , l'écologie etc...

L'intérêt de chacun réside dans le bonheur de tous , non ?

A mes élèves/étudiants , je signale que ,  selon des études US , le malheur résulte souvent du fait qu'on s'est fixé des objectifs trop importants , qu'on n'arrive pas à atteindre : on ne peut pas se fixer des objectifs écrasants , il faut accepter les échecs et les aléas de la vie !

 

On rappelle à ce propos la sagesse de Montaigne , à savoir ne jamais affronter une situation en vue de la forcer , savoir agir ET ne pas agir.

Et pour la maladie , ça se passe comment me demande ? me demande Actu d'une petite voix.

Face à la maladie , 2 situations possibles :  la voir comme un coup terrible du sort ou y voir une occasion de changer des choses dans sa vie donc se remettre en question et ne jamais perdre sa vie intérieure . Petit message à toutes celles qui luttent en ce moment contre un cancer du sein...

Le stoïciens nous rappellent dans leur analyse des passions humaines qu'il faut vivre le présent , éviter une fuite dans le passé ou une évasion dans le futur; chasser toute crainte ou espoir , c'est à dire se concentrer sur l'instant présent . La vigilance : une attention de chaque instant qui permet d'adopter l'attitude appropriée dès qu'il arrive un évènement extérieur ou une émotion intérieure .

Pour Bouddha, la non- satisfaction est le symptôme de la maladie. Le principe de la non - satisfaction est important : admettre qu'on ne peut plier le monde à ses désirs . La cause de la souffrance est le désir et la guérison passe par le renoncement à la tyrannie du désir , à l'attachement .

Montaigne nous propose une sagesse du quotidien : ne pas penser à ce qui fâche , ne pas ruminer ses soucis, se réjouir des menus plaisirs , ne penser , si possible, qu'à ce qui rend joyeux !

Et puis , une pointe de philosophie : accepter profondément la vie et ses lois , c'est à dire naissance , croissance , déclin et mort .

Accepter la vie telle qu'elle est et non pas telle qu'on aimerait qu'elle soit avec notre volonté propre.

Conclusion 

Le bonheur est possible à condition de ne plus chercher à ajuster le monde à nos désirs. La sagesse apprend à désirer et aimer ce qui est.

 

 

Et si on disait  OUI à la vie ?

 

 

 

Un p'tit bisou ?

Of course !

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