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Experts : êtes - vous VRAIMENT assermentés?

Publié le par Claude Borghetto

Dégât des eaux ? ça vous parle ? Mais si souvenez- vous , l'armoire de Mémé Odette ravagée et que l'expert a estimé "mouillée" donc abîmée sur seulement les pieds....

Incendie ? ça vous parle? Mais si souvenez- vous quand tout a cramé et que l'expert vous a demandé  toutes les factures.....Oui toutes.

Accident de la route ? ça vous parle ? Mais si souvenez- vous quand l'expert vous a dit que , polytraumatisé,  un taux d'IPP à 2% était tout à fait normal et ne vous a octroyé aucun préjudice moral....

Cancer. Ah ! Je vous sens frémir là. Et vous êtes en train de vous dire :  "Non , ils n'ont pas osé ?!!"

Bien sûr que si.

D'une simple migraine , vous passez rapidement avec les experts en mode survie.

Expertise de pacotille réalisée par des pseudos-experts évoluant dans un océan de médiocrité et d'arrogance , les deux allant ensemble.

Je me souviens d'un chef de juridiction bien connu sur Clermont  parti  récemment dans de  lointaines contrées et avec lequel je déjeunais de temps en temps et qui m'expliquait lors d'un déjeuner en tête à tête son indifférence pour ne pas dire son mépris à l'égard des rapports d'experts psys et de m'avouer qu'il ne se fiait qu'à son intuition. 

Paroles de bon sens mais qui devraient alerter  sur une situation critique.

Accusé , levez- vous !

Pour votre défense , qu'avez- vous à dire , à part votre CV de 4 pages dont la moitié est inventée ?

 Assermenté.

Vous êtes soit agréé soit assermenté soit les deux.

L'éthique , la déontologie sont des termes qui vous parlent , non?

Mais quelle éthique personnelle ,  quelle intégrité professionnelle quand vous osez faire une expertise médicale  en 15 mns sans ouvrir le dossier médical du patient cancéreux  et que vous rendez un avis négatif ?

Ah pardon ! Vous avez "pesé" le patient et pris sa tension.

Mais le patient en chimio , il s'en fiche complétement de savoir s'il a grossi , maigri !! Et qui se soucie de ses bourrelets ?!!

On parle de survie , là , réveillez- vous !!

Déontologie : vous connaissez le sens du terme? Non , évidemment....

Les médecins de ma famille et mes amis médecins m'ont expliqué le choix d'abandon du cabinet classique pour certains médecins  qui souhaitent se tourner  vers les expertises médicales, activités beaucoup plus lucratives. 

Actumediation est horrifié.

Comme d'habitude,  cramponné à sa liberté d'expression et fidèle à ses convictions, il dénonce les injustices , particulièrement dans le milieu médical.

Des experts  chez lesquels on constate une inflation  de l'ego stupéfiante ( moi, je sais...), un instinct de domination et un sentiment de supériorité plus ou moins puissants, un penchant naturel pour les jeux de pouvoir, un goût immodéré pour les rapports de force ( je suis celui qui va décider à votre place...)

Arrêtez de regarder Titanic. Vous n'êtes pas les rois du monde.

Et puis , quand les avis d'experts sont contradictoires , le précédent est forcément un abruti , n'est ce pas ?

Irrésistible besoin de mettre des pressions inutiles.

Médusée , j'apprends qu'une patiente en chimio a subi un contrôle médical insupportable avec un médecin agréé.

En chimio , vous avez bien lu.

Le médecin a fait subir un interrogatoire en règle à une femme épuisée moralement et physiquement . Je veux le nom de cet expert .

Inhumain.

En 2025, 1 Français sur 2 aura un cancer . Vous voyez où je veux en venir?

Toute puissance de l'expert ?

Mais non. Personne n'est tout puissant .

-"Tu te souviens quand Mémé a dit à un collabo les yeux dans les yeux : " la guerre finira un jour et on se retrouvera." , m'a dit Actu , songeur.

- Bien sûr que je me souviens....

Experts indignes , vous pouvez avoir peur .

J'ai les noms ! , comme disait notre cher Coluche. N'oubliez jamais la règle d'or des professions libérales :

" 10 ans pour faire une réputation , 10 mns pour la défaire".

Je vous le confirme : j'ai une excellente mémoire et moi aussi , en médiation , je peux proposer des expertises amiables.....Vous voyez où je veux en venir ?

Un p'tit bisou?

Non , j'embrasse pas n'importe  qui...

 

Actumediation vous recommande cette lecture : édifiante !

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Ces livres qui nous font du bien : "Le mal à dire " de Véronique Voorneveld- Brisson

Publié le par Claude Borghetto

Ces livres qui nous font du bien : "Le mal à dire " de Véronique Voorneveld- Brisson

1h du matin - 26° dans ma chambre.

Ruisselante , j'ai tout essayé: brumisateur , ventilo, gant froid et j'en passe ....Ouille, saleté de canicule !

Mon regard , épuisé, se pose machinalement sur la pile de livres en réserve et s'attarde sur un ouvrage offert très gentiment  par ma consoeure , Catherine Guy.

" Le mal à dire "de Véronique Voorneveld - Brisson.

Je tends une main moite pour saisir l'ouvrage : perdue pour perdue , autant que la nuit soit instructive !

Pour tout vous dire , je l'ai lu d'une traite, en 1 nuit et je vous le conseille ! Enfin ... pas la nuit , si possible !!

Véronique a eu un cancer . Du sein.

Et elle nous raconte son combat.

Corps agressé , moral affaibli et aussi , et peut être surtout , violences institutionnelles.

Donc on met au pluriel . Deux combats : celui contre le cancer et celui contre un suivi médical pas évident et même parfois défaillant et celui des fameuses "formalités administratives". Oui , vous avez bien lu , administratives.

Elle aborde avec beaucoup de sincérité la délicate question de la confiance . Certes confiance en soi mais aussi et surtout en autrui et notamment les équipes médicales.

La vie n'est pas acquise , nous dit-elle...Et parfois un regard vers le passé , "la vie d'avant" , nostalgique....Le regard de l'Autre , pas facile : compassion ou pitié ? Il est vrai qu'avec le cancer , c'est un plongeon dans un "océan de gravité et de vagues dévastatrices".

Elle raconte avec pudeur et sincérité le malaise  qui naît d'un manque de suivi médical : chaque patient est unique , paraît-il, et pris au piège dans son protocole par les statistiques nationales.

Pourtant , le temps qui passe pendant la maladie n'est pas un temps perdu  et surtout pas un temps mort car tout prend des proportions importantes. Et cette gestion du temps , une gestion optimale peut devenir une vraie force pour le malade.

Attention avec le mot "force" ! Un malade n'est jamais "fort" et derrière le regard solide du patient se cache la plupart du temps une détresse profonde. Ne soyons pas dupe.

La grande difficulté , nous dit-elle, , c'est aussi les questions sans réponses, les AR chez les médecins, la confusion dans les bilans, l'anonymat des entretiens et aussi  le manque de coordination des soins.

Elle exprime sa révolte à laquelle on adhère pleinement devant le manque de cohésion, l'insuffisance de prise en charge globale du malade : son état général n'est jamais vraiment pris en compte.

L'absence d'énergie et de créativité pénalisent un patient parfois à bout de souffle dans son parcours de soins.

Elle évoque le vide , terrible, qui entoure le patient : silence des médecins qui accentue l'insécurité, absence d'infos qui empêche toute initiative.

Calvaire assuré , nous raconte-t-elle, avec les erreurs administratives et les maladresses humaines couvertes par l'institution.

Un protocole qui manque d'anticipation peut vite devenir atroce pour le malade. D'où sa révolte en l'absence de coordination. Chacun opère dans sa spécialité , certes avec professionnalisme, mais le malade , lui , ne s'y retrouve pas.

La médecine actuelle avec sa juxtaposition de spécialités performantes  ne comble pas les soucis liés aux soins décousus que reçoit le malade.

Médecine protocolaire qui peut être dévastatrice.....

Pourtant le patient a besoin de comprendre .

Un protocole est accepté quand il est compris. Idem pour la maladie.

Absence de mots , d'explications , pour atténuer ces fichus effets secondaires: sport , alimentation? Silence radio.

Un effort pour avoir une présentation agréable , un peu de rouge à lèvres , un coup de blush sur les joues, effet bonne mine garanti...et tout le monde pense que tout va bien et qu'on peut se débrouiller seul ! Aie aie aie....

Elle insiste sur cette nécessité absolue de se donner les moyens de corriger le système , travailler les points faibles, pour atténuer un système appauvri en relations humaines ! 

Vous avez dit carcan administratif ?

Elle évoque le désordre administratif qui relève , selon elle, autant de la maladresse , que de l'irresponsabilité. Et la multiplication des échanges musclés car l'administration est , selon elle, une machine impitoyable.

Défaillance du système qui pompe toute l'énergie si précieuse du malade luttant contre ce satané cancer.

Carcan administratif ? Non. Violence institutionnelle selon l'auteur et on confirme.

Faire valoir ses droits , nous rappelle-t-elle , est un sport de haut niveau. Fichtre ! Faut-il mettre un harnais de sécurité pour parler à l'administration ?

On zappera l'aspect financier qu'on vous laisse découvrir au fil des pages , l'auteure étant totalement écoeurée sur le sujet....

On compatit et on comprend son incrédulité devant les agissements du fameux comité médical ou de l'employeur qu'elle qualifie de "mise en demeure".

Mise en demeure .

Avec un cancer.

Epreuve supplémentaire  que sont les contrôles .

Un cancer , ça se respecte , non ?

L'auteure évoque tout le bien apporté par la médecine complémentaire : l'homéopathie pour elle, la microkiné pour d'autres , réflexologie plantaire pour les chimios, hypnose pour les douleurs etc...

Des professionnels très à l'écoute avec lesquels on se sent accueilli et compris.

Les proches essaient souvent de tempérer la rage , la révolte , l'impuissance qui submergent le patient.

Mais qui peut réellement comprendre ce qui se passe ? Ceux qui l'ont déjà vécu. Et c'est tout.

L'auteure évoque sa colère face aux soucis administratifs , colère évidemment nocive  dans la mesure où elle mine le moral. Longue et pitoyable bataille , nous dit-elle,  qui laisse certes la tête haute mais le corps chancelant.

Elle témoigne donc sur le droit à l'écoute , au respect, à la dignité du malade, en appelant à la conscience collective , sociale et humaine pour traiter une maladie , le cancer , dont on sait qu'elle est sociologiquement terrorisante.

Aller chercher au plus profond de soi ses ressources, remettre en cause ses croyances, accepter de changer pour avancer et surtout survivre. Cela paraît simple mais ne l'est pas.

L'auteure nous dit s'être défendue contre la froideur et la lenteur de l'administration. Tout devient trop lourd et excessif à gérer.

Et celui qui aide à tout avaler, médicaments comme complications , c'est le médecin généraliste, celui qui gère la surcharge émotionnelle, les plaintes devant les incohérences médicales et les soucis administratifs , qui prend le temps de l'écoute pendant 1h voire plus. Pour 23 euros avant impôts.

Aucun médecin référent dans la globalité et la durée. Terrible.

Vous avez dit "guérison"?

Aucun médecin ne prononce le terme ; on a même entendu un médecin dire à la maman d'une jeune patiente : "Madame , on ne guérit jamais d'un cancer."

Point barre . Débrouillez-vous avec ça !

Administration coûteuse en temps passé , compliquée et parfois cassante. Institution peu compréhensive et déshumanisante selon l'auteure.

Des pièces administratives toujours manquantes , un parcours truffé d'erreurs administratives , un stress inutile et destructeur.

Et il faut justifier son état .

Justifier son état ! Avec un cancer ?!!

Que dire d'un expert médical  qui vous dit , avec le sourire, qu'il a l"'intuition" que vous serez en pleine forme dans 2 mois pour justifier , sans lire votre dossier médical, un temps partiel thérapeutique non renouvelable ? 

L'auteure souligne des médecins mandatés pour contrôler et non écouter la souffrance.

Stress inutile et destructeur. Enervement corrosif, nous dit-elle.

Elle nous délivre , le couteau entre les dents , sa rage face à l'acharnement à ficher les personnes, à traquer la moindre fraude. Incidences désastreuses sur les patients . On s'en doute....

Exprimer toute cette souffrance l'a libérée, elle le reconnaît . Poids et rôle des mots sur les maux. Un grand classique.

Alors pourquoi mettre cet ouvrage puissant mais violent émotionnellement dans la catégorie "Ces livres qui nous font du bien"?

Parce que Véronique Voorneveld- Brisson a osé parler , exprimer pour toutes celles qui endurent un cancer du sein , les confusions , maladresses des uns et des autres et qui épuisent et laissent exsangues les patientes.

Elle brise l'omerta et Actumediation , blog libre et indépendant , ne peut qu'apprécier.

"Tu te souviens quand Mémé disait des jeunes qu'il leur faudrait une bonne guerre  pour leur remettre les idées en place ? " , me dit Actu , songeur.

- Oui , bien sûr....Mémé avait connu 2 guerres et le fascisme...., ai-je répondu à Actu.

-Et bien , je pense qu'il faudrait à certains un bon cancer, me dit-il , doctement.

- C'est épouvantable !  Tu ne peux pas dire une chose pareille !  m'écriai-je.

- Si. Parce que certains ont besoin d'une leçon de vie.

Merci , chère Véronique , pour ce travail d'écriture remarquable qui traduit si bien le ressenti des patientes auxquels j'associe naturellement les hommes, et merci , ma chère Catherine , pour ce magnifique cadeau !

Un p'tit bisou?

Non , énoooorme , le bisou !

Rappel : en 2025, un Français sur deux aura un cancer....

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